jeudi 7 octobre 2010

Quand le choléra sonne le glas...

Les indicateurs sanitaires au jour le jour croissants faisant état de l'acuité avec laquelle le choléra sévit dans la région de l'Extrême-nord du Cameroun témoignent du grand danger qu'elle présente pour ces populations. Selon les statistiques, elle aurait fait plus d'une centaine de victimes. La peur "à la bouche" puisqu'elle se transmet par voie orale, les populations vivent consternées. Personne ne veut être l'élu du vibrion évitant même au passage la main chaleureuse du voisin. La présence de cette endémie dans cette zone s'explique par plusieurs raisons. Le déplacement des populations vers d'autres localités sur des longues distances sans précaution hygiénique et diététique, la rareté sinon l'absence totale des points d'eaux et la défécation à l'air libre. A cela s'ajoute la regrettable flemme gouvernementale dans l'amélioration des conditions de vie. Dans un contexte où la rudesse climatique et la précarité sociale conditionnent le mode de vie de nos paysans, il est sans doute compliqué de demander à  un individu de toujours se laver les mains et les fruits qu'il croque s'il lui est d'emblée difficile de se procurer de l'eau même pour étancher sa soif. Donc, avant de parler de toute prévention, il serait indispensable de dynamiser les politiques d'approvisionnement par le forage des puits qui reste un facteur clef pour la santé et même la survie des populations. La sensibilisation et l'assainissement s'il ne tiennent pas compte des contrées enclavées, ajoutent au mal de ces derniers. Et ceci pose le problème des politiques sanitaires qui tant décriées sur les ondes hertziennes et à travers les affiches ne remplissent pas pleinement leurs missions en ce sens que les populations vulnérables en sont plus ou moins exclues. Le plan média lui, est strictement réduit aux secteurs accessibles et ce, avec des canaux déplorables: mégaphone mal amplifié avec un son à peine audible, une équipe de sensibilisation formée au rabais au grand dam des victimes qui suent au fond des brousses et qui ont besoin d'être véritablement informés sur le mode de prévention au mieux dans leur langue locale. En attendant, ces victimes des politiques sociales inégalitaires que toutes les précarités tenaillent vivent oubliés des gouvernants s'en remettant quand même au bon Dieu.