L’émergence
au Cameroun c’est en 2035. Ah sans rêver les gars ce n’est pas comme ça
que ça marche! Si c’est même vrai, c’est que c’est encore en projet et en
slogan si l’on ne s’abuse. En attendant l’émergence, un fait m’a spécialement marqué la
semaine dernière: l’anniversaire du 06 Novembre. Oui, l’accession de M. Paul
BIYA à la magistrature suprême. Dans un discours savant tenu par le chargé de
la communication du parti du "Renouveau", un éminent professeur comme
on aime les appeler, les 32 ans de règne sans partage du président
actuel témoigne de sa maturité mieux de
son "âge de sagesse". Soit ! Mais au vu tout ce qui se vit au
quotidien, la pilule est trop difficile à
avaler. Et du coup, une question trotte dans ma tête: comment projette-t-on
arriver à l’émergence et avec quelle génération? L’eldorado qu’on nous miroite
d’ici 2035 est peut-être possible mais avant, une douche des habitudes têtues
de cette nation des grands slogans est nécessaire.
La gérontocratie, ça va finir
quand ?
Il
est de notoriété publique qu'en Afrique, la sagesse soit l’apanage des vieux.
Mais pour ce qui est du gouvernement camerounais, cette réalité reste
discutable tant les écarts de conduite dans la gestion des affaires publiques
par ses vieux est nulle et difficilement perceptible. Dans ce pays, il faut être d’un certain âge
pour assumer certains postes et privilèges de l’Etat. Ceci est d’autant plus vrai que plusieurs
dirigeants des entreprises publiques, âgés presque tous d’une cinquante d’années
au moins, ont confisqué leurs postes et ce, depuis près de 20 ans. Le cas de LANAVET
(Laboratoire National Vétérinaire) dans la banlieue de Garoua, illustre bien
cette pratique.
Si
le Renouveau et ses 32 ans de règne doit accompagner l’émergence en 2035, il faudrait au préalable que ceux qui
sont aux commandes comprennent que leurs visions du monde, déjà obsolètes, ont
atteint leurs limites. Eu égard des enjeux présents et de la réactivité
requise, l’alternance générationnelle est une nécessité et je ne crois pas qu’à
60 ans et plus, on ait le même punch qu’un jeune compétent qui maîtrise mieux
les besoins et les dynamiques de cette donne. Mais bon c’est le
Cameroun ! On prend les même et on recommence, en mal et tant pis !
Le délestage éducatif, une panne à
réparer.
A
l’évidence, l’école publique camerounaise ne peut plus se vanter d’être un
modèle à quelques années de l’émergence. L’éducation ici au lieu d’être un
laboratoire de l’excellence, s’égare dans les méandres des programmes en totale
opposition avec les buts immédiats de celle-ci. Si quelques grandes écoles
sortent du lot, la grande majorité navigue encore à vue dans ses tempêtes de
problèmes. Les ZEP ne sont pas des priorités au sens élémentaire du terme. Elles
sont les mal loties du système éducatif : manque de salle des classes et
enseignants qualifiés, etc. Les structures entre les villes et les campagnes
ont deux visages totalement différents (http://lepetiecolier.mondoblog.org/2014/11/01/zones-education-prioritaire-zep/). Et l’université de troisième génération tant prônée, suffoque dans les amphis
bondés et les contenus à tâtons du système LMD. "Un étudiant Un emploi"
vous avez dit ! Répétez-le à un diplômé en master qui n’a jamais eu la
chance d’être retenu pour un stage même académique. Que de la flûte ! Et puis quoi 32 ans de règne,
c’est "l’âge de la sagesse" ? Normal !
La marginalisation de
la jeunesse freine l’émergence.
La
jeunesse est le fer de lance de la nation. Qui n’a pas écouté ce disque rayé qu’on
nous